Un maquettiste ( pseudo bgire ) a pratiqué la photo-découpe pendant  8 ans et gravé  200 plaques a sur le forum La Royale donné ces différentes expériences et conseils.

Le “typon” (le masque) : au départ j’imprimais mes masques sur du transparent spécial (imprimante jet d’encre ou laser) mais la résolution et la densité de noir sont insuffisantes pour un bon rendu des parties très fines (je grave des détails d’une largeur de 0,05mm) et je suis passé sur des films obtenus chez un imprimeur par la méthode du “flashage” (destinés à l’offset) qui ont une densité correcte et une résolution bien plus grande. Attention : pour avoir la densité correcte de noir le dessin sur ordinateur doit être réalisé avec un “vrai noir”, c’est à dire en mode de couleur CMJN et non en mode vidéo RGB.

Le développement : le révélateur est de la soude qui doit être parfaitement dosée et dans une plage de température assez étroite pour un résultat régulier. Attention : plonger une plaque froide dans un bain tiède refroidit celui-ci : il est important de garder un thermomètre dans le bain pour le surveiller. Je plaçais ma cuve de développement sous un radiateur à infrarouge fixé au plafond pour maintenir la tiédeur du bain.

La gravure : un litre de persulfate correctement dosé permet de dissoudre 40g de métal. Après chaque plaque il suffit de peser celle-ci pour en déduire la quantité de métal dissoute dans l’acide et estimer le degré de vieillissement de la solution. Attention : conserver l’acide qui a déjà gravé dans un récipient, même hermétique, pour une utilisation future est une mauvaise idée : une fois contaminé par le métal l’acide se dégrade inexorablement. Il vaut mieux prévoir une “session” avec plusieurs plaques à graver pour “user” complètement l’acide en une seule séance, au maximum sur trois jours. Sur le long terme c’est plus économique.

A la fin de la gravure il faut impérativement figer le processus en plongeant la plaque (rincée à l’eau claire) dans un bain basique (soude ou poudre de neutralisation de l’acide). Même avec un nettoyage soigné (eau et acétone) on ne peut pas garantir un nettoyage parfait : sur le long terme (je parle en années) le métal va continuer à se faire bouffer, même sous la peinture.

Le recyclage : tous ces produits chimiques doivent être traités et recyclés car ils sont très polluants. Le révélateur, de la soude (du Destop), peut être versé dans l’évier, qu’il contribuera à déboucher (!). Le persulfate, par contre est polluant, corrosif , bouffera toutes les canalisations en métal et tuera une bonne partie des gentilles bactéries de la station d’épuration.
Il doit être neutralisé : dans un seau en plastique (qui ferme) verser l’acide usé puis ajouter progressivement de la poudre neutralisante (attention, fort dégagement de gaz toxiques , bouillonnement et augmentation de température… à pratiquer en extérieur avec un masque à cartouche filtrante). Une fois la réaction calmée, vérifier le degré d’acidité avec du papier pH pour se rapprocher du neutre et éventuellement recommencer. Une fois un pH entre 6 et 8 atteint, fermer le seau et laisser décanter trois semaines, puis séparer les composants : le liquide bleuâtre qui surnage est de l’eau salée qui peut être versée à l’égout et les boues métalliques dans le fond doivent être séchées à l’air puis portées à la déchèterie dans un sac poubelle avec une étiquette indiquant ce qu’il contient (boues métallique -cuivre, zinc, nickel- avec traces de persulfate d’ammonium)… et en espérant que ladite déchèterie acceptera ce produit chimique (demander avant !).

Les conditions de travail : local protégé du froid, très bien ventilé et isolé des lieux de vie. L’acide chaud dans une cuve ouverte dégage des vapeurs… acides qui bouffent tout, lentement mais sûrement. On travaille dans une ambiance chaude et acide. On peut forcer la ventilation avec une hotte aspirante, mais utiliser un modèle en plastique de laboratoire (plus cher) pour cette même raison ! En huit ans, malgré aération, gants, lunettes de sécurité et masque à cartouche filtrante j’ai “bouffé”  quatre tabliers de labo en coton, quelques chemises en dessous et “piqué” le chrome de mes branches de lunettes de vue… ce n’est pas un truc innocent.

Enfin en 2011, après deux pneumonies “suspectes” et surtout un bilan réaliste et sans concession des coûts réels (financier, investissement, temps passé pour régularité du résultat, pertes des plaques gravée en fin de vie de l’acide) je me suis rendu compte que ça me coûtait 20 à 30% moins cher d’envoyer mes dessins se faire graver chez Hauler… ce que je pratique depuis Very Happy en me concentrant sur ce qui est le plus passionnant : la conception des pièces et leur montage sur la maquette.

Hauler :
https://www.etchworks.eu/